Statut juridique recruteur indépendant : comment le choisir ?

Statut juridique recruteur indépendant : comment le choisir ?

Comment choisir son statut juridique quand on est recruteur indépendant ?

Devenir recruteur indépendant est une aventure exaltante. Les formalités administratives pour y arriver, beaucoup moins. Micro-entreprise, EI, EURL, SASU, SARL, on a de quoi s’y perdre !

Le choix du statut juridique dépendra de vos besoins spécifiques, de votre situation personnelle et de vos objectifs professionnels.

Pas de stress, chez Achil nous avons décrypté les différents statuts juridiques possibles pour vous lancer sereinement dans votre activité de recruteur freelance ! Découvrez également les aides comme l’ACRE pour vous aider à vous lancer en tant que recruteur spécialisé indépendant.

La micro-entreprise : le statut juridique pour se lancer rapidement et facilement en tant que recruteur indépendant

En synthèse : démarches gratuites et rapides, facilité de gestion, impôt sur le revenu. À privilégier pour tester votre activité en toute tranquillité.

La micro-entreprise n’est pas une société mais constitue un statut fiscal. Ce régime simplifié est souvent choisi par les indépendants en raison de sa simplicité administrative et fiscale. Il offre des formalités de création d’entreprise simplifiées et un régime fiscal avantageux pour les activités avec peu de charges. Toutefois, il existe certaines limites de chiffre d’affaires pour bénéficier de ce régime.

Les principaux avantages de la micro-entreprise :

En revanche :

Bon à savoir : ces seuils sont proratisés en cas de début d’activité en cours d’année. Par exemple : pour un début d’activité le 1er mars 2023 en prestations de services, l’activité ne représentera que 306 jours en 2023, et on aura donc : 77 700 € x 306 / 366 = 64 962 € (seuil à ne pas dépasser).

L’entreprise individuelle : le statut juridique des recruteurs indépendants ayant dépassé les seuils de la micro-entreprise

En synthèse : facilité de création mais tenu de comptabilité complète, soumis à l’impôt sur le revenu (option impôt sur les sociétés possible). À privilégier pour les activités avec peu de charges.

L’évolution d’une micro-entreprise vers une entreprise individuelle (EI) est nécessaire si vous dépassez le seuil légal de chiffre d’affaires annuel de 77 700 € (pour une activité de services comme le recrutement).

Les principaux avantages de l’entreprise individuelle sont similaires à ceux de la micro-entreprise :

  • Simplicité de gestion, même si les obligations comptables sont plus fournies. Faire appel à un expert-comptable n’est pas obligatoire mais fortement conseillé ;
  • Pas de capital social à déposer ni de statuts à rédiger.

En revanche :

  • Tout comme en micro-entreprise, votre responsabilité personnelle est engagée et il n’y a pas de séparation entre votre patrimoine personnel et votre patrimoine professionnel, sauf si vous avez effectué une déclaration d’insaisissabilité ;
  • Les cotisations sociales sont plus élevées qu’en micro-entreprise et sont calculées sur le revenu ou le bénéfice en fonction du choix de l’imposition retenu. Si vous optez pour l’impôt sur les sociétés, vous pouvez en contrepartie déduire des frais professionnels.

L’entreprise individuelle convient bien à la création de votre activité en tant que travailleur indépendant si vous préférez entreprendre en votre nom propre plutôt que de créer une société (personne morale), et que vous avez des frais professionnels importants.

L’EURL : le statut juridique à privilégier pour les recruteurs indépendants souhaitant se verser un salaire mensuel

En synthèse : bon compromis entre le niveau de protection sociale et le taux de cotisations sociales. Impôt sur le revenu (par défaut) avec option possible pour l’impôt sur les sociétés. À privilégier si vous souhaitez vous verser un salaire mensuel.

L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) est la forme possédant un associé unique de la Société à Responsabilité Limitée (SARL), couramment utilisée pour les créations d’entreprises.

Contrairement à la micro-entreprise et à l’entreprise individuelle, l’EURL est une personne morale. Cela implique le dépôt d’un capital social (montant libre, à partir d’un euro) et la rédaction de statuts.

Ce statut juridique d’entreprise est un bon compromis entre le niveau de protection sociale et le taux de charges :

  • Les cotisations sociales sont calculées sur la base de la rémunération nette que vous vous versez. Le taux est d’environ 45 % ;
  • Le régime de protection sociale s’appliquant est le régime des indépendants. Les prestations sont plus élevées qu’en entreprise individuelle, car vous cotisez davantage. Vous pouvez prendre une complémentaire pour améliorer encore votre protection ;
  • La responsabilité du dirigeant est limitée aux apports, ce qui protège vos biens personnels.

L’EURL est un statut juridique intéressant lorsque vous souhaitez vous verser une rémunération mensuelle importante, à l’image d’un salaire, plutôt que de vous payer en dividendes. C’est la différence principale entre l’EURL et la SASU.

La SASU : le statut juridique à ne pas sous-estimer pour recruteurs indépendants indemnisés par Pôle Emploi

En synthèse : pas de limitation sur votre CA, impôt sur les bénéfices et non le revenu, possibilité de cumuler vos dividendes perçus avec vos allocations-chômage, frais de création et nécessité de recourir à un comptable.

La Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) est à la Société par Actions Simplifiée (SAS) ce que l’EURL est à la SARL (cf. ci-dessus) : la même forme juridique, mais avec un associé unique.

Comme pour l’EURL, la responsabilité du dirigeant est limitée aux apports. Le capital social est également libre, à partir d’un euro, et les frais professionnels sont déductibles.

Les avantages de la SASU :

  • Pas de limitation de chiffre d’affaires ;
  • En tant qu’associé unique d’une SASU, vous êtes assimilé à un salarié pour la protection sociale. C’est le seul statut juridique d’entrepreneur qui vous permet d’être affilié au régime général de la Sécurité Sociale ;
  • La possibilité de déduire les frais professionnels ;
  • La possibilité de se rémunérer, en tant qu’associé unique, sur les dividendes après chaque bilan comptable. Pourquoi c’est bien ? La dite Flat tax vous prélève seulement 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de cotisations sociales quand vous vous payez en dividendes

Bon à savoir : si vous êtes indemnisés par Pôle Emploi, vous pouvez vous verser des dividendes après 12 mois (fin de l’exercice comptable). De cette manière, vous pouvez cumuler vos 12 mois d’indemnités chômages AVEC vos bénéfices de l’année comptable ! Ceux-ci seront certes versés sur le tard mais taxés à 30% (12,8% impôt sur le revenu et 17,2% prélèvements sociaux).

Les inconvénients de la SASU :

  • Les formalités de création sont nombreuses et compliquées. Beaucoup préfèrent passer par un expert pour éviter l’erreur ⇒ donc coût supplémentaire
  • La création de la SASU ⇒ 350 € en ligne environ
  • Une comptabilité complexe qui vous oblige à recourir à un comptable
  • Vous êtes obligé de facturer la TVA à vos clients
  • Des charges sociales très élevées si vous vous versez un salaire mensuel : 65% sur votre salaire net (on parle bien ici de salaire et non de dividendes)
  • Clôturer une SASU demande du temps et de l’argent (compter 500 € environ)

Le portage salarial, le statut juridique pour entreprendre en toute sécurité

En synthèse : devenir entrepreneur tout en profitant du statut de salarié, en contrepartie de frais de gestion qui peuvent être importants (de 3% à 15% de votre CA).

Concrètement, en optant pour le portage salarial, le recruteur indépendant est lié à une société de portage par deux contrats :

  • La convention d’adhésion qui vient fixer le cadre de la relation entre le recruteur indépendant et la société de portage ;
  • Le contrat de travail : qui permet au recruteur indépendant de profiter du statut de salarié et de tous les avantages sociaux qui y sont associés. Il reprend l’ensemble des mentions légales présentes dans un contrat de travail classique (type de contrat, date du terme si contrat à durée déterminée…).

Bien qu’il soit lié à la société de portage par un lien de subordination, le salarié porté conserve une grande autonomie dans le choix de ses missions et peut librement fixer ses tarifs.

Les avantages du portage salarial :

  • Une gestion financière et administrative allégée : Le salarié porté n’a pas besoin de créer son entreprise et est donc déchargé de toutes les contraintes administratives (comptabilité, déclarations administratives, etc.). Sa seule obligation est de produire un compte rendu d’activité (CRA) mensuel à la société de portage, en y indiquant les heures et les jours durant lesquels il a travaillé pendant le mois.
  • Une excellente protection sociale : Le salarié porté dispose des mêmes droits qu’un salarié en entreprise (assurance chômage, retraite, assurance maladie, congés payés, etc.).
  • Un accès au crédit facilité : Le portage salarial facilite la réalisation d’un achat immobilier, par exemple.

Les inconvénients du portage salarial :

  • Des frais de gestion non négligeables : entre 5 et 15 % du chiffre d’affaires réalisé. A ces frais de gestion s’ajoutent le paiement des charges sociales et fiscales ⇒ La différence entre le chiffre d’affaires et la rémunération nette peut donc être importante
  • Un dispositif limité à certains profils : Les salariés portés doivent prétendre à une rémunération mensuelle minimale. Pour cette raison, les profils plus juniors qui viennent de se lancer dans leur domaine ne pourront pas toujours opter pour le portage salarial. C’est également le cas pour les personnes souhaitant lancer une activité secondaire en parallèle de leur activité principale.

Comparateur de statut juridique

Envie d’en savoir plus et de comparer ce que chaque statut représente en monnaie sonnante et trébuchante ? On ne peut que recommander l’excellent simulateur de statut juridique (SASU vs. Entreprise Individuelle vs. Micro-entreprise) préparé par l’URSSAF !

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On s’est tous déjà posé cette question, et pour la bonne cause parce qu’il y a que des bonnes raisons de le faire !

(si vous n’avez pas encore réfléchi au sujet, vous avez trouvé le premier point de votre to-do de demain)

Quels sont les axes de spécialisation dans le recrutement ?

Attention spoiler : la concurrence est rude dans le recrutement !

Avec plusieurs dizaines de milliers de recruteurs en France (interne et externe), il est primordial d’avoir une proposition de valeur forte et différenciante pour se faire une place sur le marché. Comment fait-on cela ? 👋🏻 la spécialisation !

Les trois principaux axes de spécialisation sont :

  • Géographie : généralement une région ou un département
  • Secteur : tous types de profils dans un secteur donné, par exemple l’énergie
  • Métier : un métier spécifique dans tous types de secteurs, par exemple les commerciaux

⇒ La spécialisation requiert à minima un de ces trois axes, mais plus vous en combinez, mieux c’est ! Ci-après quelques exemples de spécialisation : Commerciaux en Bretagne, Comptables en Ile-de-France, Développeurs en Provence-Alpes-Côte d’Azur, etc.

⇒ Exemples de recruteurs spécialisés : Amélie Toupart, Julia Duchamp-Vignal, Iris Delamaire, Arnaud Raymond

Comment définir sa spécialisation dans le recrutement ?

Prenez une feuille blanche et un crayon, puis listez les métiers, secteurs et fonctions :

  • Que vous connaissez
  • Qui vous intéressent
  • Dans lesquels vous avez travaillé
  • En lien avec votre cursus

Vous avez vraisemblablement votre / vos spécialisation(s) sous les yeux ! Ce sont les métiers / secteurs / fonctions sur lesquels vous êtes le plus pertinent aujourd’hui.

Quels sont les avantages à se spécialiser en tant que recruteur indépendant ?

Le premier avantage d’être un recruteur indépendant spécialisé est pour vous ! Il est toujours plus agréable de travailler sur des sujets et métiers qu’on aime, non ?

Se concentrer sur un marché ciblé vous permet de gagner en efficacité, aussi bien sur la recherche de clients que sur le recrutement, et d’éviter de repartir d’une feuille blanche à chaque fois :

  • Une meilleure compréhension des spécificités et actualités de votre marché : compréhension du métier et du quotidien, compétences nécessaires, éléments de langage, nouvelle réglementation, nouvelle technologie, etc.
  • Une recherche plus efficace de candidats : entretenir un vivier de candidats disponibles avec des échanges réguliers et pertinents (propositions en ligne avec leurs profils, contenu intéressant pour leur métier) et communiquer avec eux sur les canaux pertinents
  • Une meilleure conversion de vos prospects : track record de placements justifiant votre image de recruteur spécialisé, des recrutements plus rapides grâce à une base de candidats qualifiés
  • Une connaissance fine des acteurs du marché : quelles sont les entreprises qui recrutent, chez qui aller recruter, quels sont les candidats à l’écoute et quels sont leurs critères de recherche

En quoi être un recruteur spécialisé permet de renforcer sa posture de conseil ?

Tous ces éléments impactent aussi vos clients et vos candidats. Vous me voyez venir : la spécialisation est vertueuse pour tous !

De par votre crédibilité sur le marché, vous serez identifié et perçu comme un tiers de confiance :

  • Pour vos clients, qui s’appuient sur vous pour évoluer continuellement et s’adapter à leur marché : évolution de l’organigramme, anticipation des recrutements, benchmark de rémunération, nouvelles pratiques RH, etc.
  • Pour vos candidats, qui voient en vous un sparring partner dans leurs réflexions : se situer par rapport à ses pairs, compétences nécessaires pour le poste visé, mieux connaître un métier, être au courant des postes ouverts et pertinents par rapport à son profil, etc.

Comment valider sa spécialisation de recruteur ?

Maintenant que vous avez quelques pistes de métiers / secteurs / fonctions qui vous intéressent, il reste à vérifier qu’une spécialisation sur ces derniers soit bien pertinente dans le cadre de votre activité de recrutement. Pour cela, il suffit de répondre aux questions suivantes :

🏢 Y a-t-il assez d’entreprises dans ce secteur ?
💯 Ont-elles des besoins de recrutement ?
💼 Font-elles appel à des recruteurs externes ?
💸 Quels sont les tarifs pratiqués par les recruteurs du secteur ?
👥 Le vivier de candidats est-il assez profond ?
🏇 Qui sont mes concurrents sur ce segment d’activité ?
📅 Est-ce un secteur qui est cyclique ? Mes spécialisations sont-elles contra-cycliques ?

Pour y répondre, nous vous conseillons d’utiliser les ressources suivantes :

  • Le site Data Pôle Emploi, qui agrège de nombreux indicateurs du marché du travail au niveau local (sociétés par secteur et par taille, nombre d’embauches par type de contrat, métiers les plus recherchés, etc.)
  • Les job boards sont également une excellente source d’information. Vous pouvez y consulter les offres d’emploi dans votre secteur et votre géographie. C’est donc le meilleur moyen d’observer, en direct, les entreprises qui recrutent, à quels postes, à quel salaire, via des cabinets, etc. Privilégiez les principaux job boards tels que Indeed, Hellowork, Neuvoo, Meteojobs, Monster ou Welcome To The Jungle
  • Vous pouvez compléter ces recherches par des recherches Google, du type :
    • “Les services tertiaires à Nantes”
    • “Bassin d’emploi région Alsace”
    • “Le secteur de la vigne en Champagne”
    • “La grande distribution à Nice”
    • “Liste des cabinets d’avocats en PACA”
  • Le site de l’INSEE, notamment la section “Marché du travail – Salaires”, présente de nombreuses analyses sur l’emploi par région

Vous êtes convaincus et vous souhaitez vous lancer ? N’hésitez plus et devenez recurteur indépendant avec Achil !

 

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Tout savoir sur l’Aide aux Créateurs et Repreneurs d'Entreprise (ACRE) en tant que recruteur freelance

Se lancer en tant que recruteur indépendant est une étape décisive qui vient avec son lot de démarches administratives et de coûts associés. Pour faciliter ce démarrage, l’Etat a notamment mis en place l’ACRE, un dispositif de soutien financier permettant aux créateurs et repreneurs d’entreprise d’alléger leurs cotisations sociales en début d’activité, et donc de se lancer plus sereinement.

 

L’ACRE est une exonération partielle ou totale de cotisations sociales pendant la première année d’activité. Dans cet article, on vous dit tout sur l’ACRE et sur la façon dont vous pouvez en bénéficier dans le cadre de votre lancement d’activité en tant que recruteur spécialisé indépendant.

Peut-on bénéficier de l’ACRE en tant que recruteur indépendant ?

Les conditions d’éligibilité de l’ACRE sont les suivantes :

  • Reprendre ou créer une entreprise (à condition d’en exercer le contrôle, voir ci-dessous) ou entreprendre l’exercice d’une profession non salariée (y compris en micro-entreprise)
  • Détenir le contrôle de sa société peut être défini comme :
    • Détenir plus de 50% du capital personnellement ou avec son conjoint et / ou ses ascendants / descendants, dont au moins 35% à titre personnel
    • Détenir au moins un tiers du capital personnellement ou avec son conjoint et / ou ses ascendants / descendants, dont au moins 25% à titre personnel sans qu’aucun autre associé possède directement ou indirectement plus de 50% du capital
    • Détenir à plusieurs plus de 50% du capital, à condition que l’une des personnes soit dirigeant et que chaque demandeur possède au moins un dixième de la part de capital détenue par le principal associé
  • Ne pas avoir bénéficié de l’ACRE dans les trois années précédentes
  • Satisfaire au moins une des situations ci-dessous :
    • Avoir entre 18 ans et 26 ans
    • Être demandeur d’emploi indemnisé
    • Être demandeur d’emploi non indemnisé, inscrit à Pôle Emploi depuis plus de 6 mois au cours des 18 derniers mois
    • Être bénéficiaire de l’allocation de solidarité spécifique (ASS)
    • Être bénéficiaire du revenu de solidarité active (RSA)
    • Avoir conclu un contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape)
    • Avoir moins de 30 ans et être reconnu handicapé
    • Créer ou reprendre une entreprise implantée au sein d’un quartier prioritaire de la ville (QPPV)
    • Bénéficier de la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE)
    • Être travailleur indépendant et ne pas relever du régime micro-social

Quelles sont les formalités pour bénéficier de l’ACRE quand on est recruteur indépendant ?

Il existe deux principaux cas pour demander l’ACRE selon que vous bénéficiez du régime de la micro-entreprise ou non :

  • Vous ne dépendez pas du régime de la micro-entreprise : vous n’avez rien à faire, vous bénéficiez automatiquement de l’ACRE
  • Vous dépendez du régime de la micro-entreprise : vous devez réaliser une demande auprès de l’Urssaf au plus tard 45 jours après la création de votre micro-entreprise
    • Lorsque vous finalisez votre déclaration d’activité sur le site du Guichet unique, téléchargez le justificatif de création d’activité nécessaire pour demander l’ACRE
    • Téléchargez et complétez le formulaire de demande d’ACRE disponible au lien suivant
    • Envoyez votre demande d’ACRE à l’Urssaf depuis la messagerie avec les pièces suivantes :
      • Justificatif de création d’activité
      • Formulaire de demande d’ACRE
      • Pièces justificatives selon le cas applicable (voir ci-dessous)

Tableau récapitulatif des pièces justificatives selon votre cas

Cas applicable
Demandeur d'emploi indemnisé
Demandeur d'emploi non indemnisé inscrit à Pôle Emploi 6 mois au cours des 18 derniers mois
Bénéficiaire du Revenu de Solidarité Active (RSA) ou de l'Allocation de Solidarité Spécifique (ASS)
Jeune de 18 à 25 ans révolus
Personne de moins de 30 ans non indemnisée (durée d'activité insuffisante pour l'ouverture de droits) ou personne de moins de 30 ans reconnue handicapée
Personne de moins de 30 ans reconnue handicapée
Salarié ou personne licenciée d'une entreprise en sauvegarde, en redressement ou en liquidation judiciaire qui reprend l'activité de l'entreprise
Personne ayant conclu un contrat d'appui au projet d'entreprise
Personne créant une entreprise implantée au sein d'un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPPV)
Bénéficiaire de la prestation partagée d'éducation de l'enfant (PreParE)
Si l'exercice se fait en société
Pièces justificatives à fournir
Notification d'ouverture de droits ou dernier titre de paiement
Historique de l'inscription à Pôle Emploi
Attestation justifiant de votre qualité d'allocataire ou de bénéficiaire des aides mentionnées
Pièce d'identité
Attestation sur l'honneur de non indemnisation par le régime d'assurance chômage ou contrat de travail accompagné de toute pièce attestant de sa rupture
Justificatif de reconnaissance de personne handicapée délivrée par la commission départementale des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH)
Copie du jugement d'ouverture de la procédure de liquidation judiciaire ou à défaut une attestation du liquidateur, de l'administrateur judiciaire ou du juge commissaire
Copie du contrat d'appui
Justification de l'adresse de l'établissement où s'exerce l'activité dans le QPPV
Notification de l'ouverture du droit à la prestation au titre du dernier paiement
Statuts de la société

Quel est le montant et la durée de l’ACRE pour un recruteur indépendant ?

Le montant d’exonération change selon que vous bénéficiez du régime de la micro-entreprise ou non. Vous bénéficiez d’une exonération au titre de l’ACRE pour votre première année d’activité.

  • Vous ne dépendez pas du régime de la micro-entreprise : le montant de l’ACRE dépend de votre revenu
    • Votre revenu professionnel est inférieur à 32 994 € : exonération totale des cotisations sociales pendant 1 an
    • Votre revenu professionnel est entre 32 994 € et 43 992 € : exonération dégressive et calculée comme suit : montant de l’exonération = (Cotisations dues pour 32 994 € / 10 998 €) x (43 992 € – revenu professionnel)
    • Votre revenu professionnel est supérieur à 43 992 € : pas d’exonération
  • Vous dépendez du régime de la micro-entreprise : vous bénéficiez d’un taux de cotisation sociale réduit de 50% pour votre première année d’activité. Le taux varie selon votre secteur d’activité (voir ci-dessous). Dans le cadre d’une activité de recruteur indépendant (prestations de services), vous bénéficiez donc d’un taux cotisations sociales de 11% durant votre première année d’activité au lieu de 22%.
Activité
Vente de marchandises (BIC)
Prestations de services (BIC et BNC) et professions libérales non réglementées (BNC)
Activités libérales réglementées (BNC)
Location de meublés de tourisme classés
Taux réduit (ACRE)
6,4% du CA
11,0% du CA
11,0% du CA
3,0% du CA
Taux normal
12,8% du CA
22,0% du CA
22,0% du CA
6,0% du CA

Conclusion

L’ACRE est un dispositif intéressant pour les entrepreneurs ou repreneurs d’entreprise car il permet de diminuer les charges sociales lors du lancement de leur activité. En tant que recruteur freelance, vous pouvez bénéficier des avantages de l’ACRE si vous créez une micro-entreprise ou une société commerciale pendant votre première année d’activité.

Si vous bénéficiez du régime micro-social, il est important d’en faire la demande dans les 45 jours suivant la création de votre micro-entreprise afin de pouvoir en bénéficier.

 

Sources

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Soyez concis 👉

Cela commence dès l’intitulé de l’annonce qui doit être explicite et accrocheur. Pas de verbiage ni d’ambages, pas de phrases à rallonge, soyez clairs.

Vous hésitez entre 2 formulations ? Google Trends peut vous aider à choisir le mot clé qui attirera le plus d’audience : chargé de clientèle ou commercial ? Conducteur ou chauffeur ? Barman ou serveur ? Prenez votre décision de manière éclairée.

Parlez du poste 💬

La description du poste doit être suffisamment précise pour que le candidat puisse s’y projeter. Quel est le poste ? Quelles sont les missions précises ? Décrivez une journée type. A quelle personne le futur employé devra-t-il reporter ? Quelle est la composition de l’équipe ? Quels sont les outils utilisés au quotidien ?

Précisez également le profil de votre candidat idéal : éducation, compétences, expériences précédentes, qualités requises, etc.

Enfin, parlez de l’évolution éventuelle du poste sur les années à venir, il est important que le candidat puisse se projeter avec vous.

Parlez de vous 🏨

Présentez votre société, le projet et l’ambition pour les années à venir. Quelles problématiques résolvez-vous ? Quelle est votre mission ? Quelles sont vos valeurs ? C’est la première occasion que vous avez de séduire. Inutile d’en faire trop, cela sonnera faux et vous risquez de recruter pour les mauvaises raisons.

Parlez des avantages ⚡

Le salaire, mais pas que ! Décrivez votre politique en matière de télétravail. Y a-t-il des avantages salariés (tickets restaurant, chèques vacances, CESU, salle de sport, complémentaire santé, etc.) ?

Quel matériel est fourni aux employés ? Vos bureaux sont agréables à vivre ? Dites-le !

Le processus 📆

C’est une section souvent oubliée dans les annonces, elle permet pourtant au candidat de se projeter dans les prochaines étapes avec vous !

Décrivez les grandes étapes du processus de recrutement : documents à fournir, premier échange de qualification, entretien avec des opérationnels, étude de cas éventuelle, présentation de votre société. Indiquez si possible la durée du processus et le temps nécessaire pour réaliser les entretiens jusqu’à l’embauche.

N’oubliez pas les mentions légales ⚖

Vous devez (en France) préciser les éléments suivants : la date de publication, le titre du poste, sa description, localisation, le type de contrat, l’expérience demandée et l’adresse de contact ou les voies et moyens permettant de postuler.

Enfin, quant aux mentions discriminatoires il est interdit de recruter sur des critères liés au genre, à l’âge, la situation familiale, l’origine ou les caractéristiques physiques.

Mettez en avant la culture d’entreprise 🌟

La culture d’entreprise joue un rôle crucial dans le choix des candidats. Expliquez ce qui rend votre entreprise unique. Quels sont les principes et les valeurs qui guident votre équipe au quotidien ? Parlez des événements ou activités d’entreprise qui favorisent la cohésion et l’épanouissement des collaborateurs. Plus un candidat peut se projeter dans la culture de votre entreprise, plus il sera enclin à postuler.

Utilisez des témoignages de collaborateurs actuels 🔊

Rien de mieux que les avis et les expériences de vos employés actuels pour convaincre les candidats potentiels. Incluez des témoignages qui reflètent positivement l’ambiance de travail, les opportunités de développement et les avantages de travailler dans votre entreprise. Cela renforcera la crédibilité de votre offre d’emploi.

Soyez transparent sur les défis du poste ⚙️

Il est important de ne pas cacher les défis que le candidat pourrait rencontrer dans le poste. Un candidat bien informé est plus susceptible de rester engagé sur le long terme. Discutez des défis potentiels, des exigences du poste et des compétences essentielles nécessaires pour réussir. Cela aidera à attirer des candidats qui sont vraiment alignés avec les besoins de votre entreprise (et accessoirement à repousser ceux qui ne le sont pas).

Utilisez des médias visuels 📸

Les images et les vidéos peuvent rendre votre offre d’emploi plus attrayante. Montrez des photos de l’environnement de travail, de l’équipe en action, ou même des vidéos présentant votre entreprise. Cela permet aux candidats de se faire une idée plus concrète de ce qu’ils peuvent attendre en rejoignant votre équipe.

Personnalisez l’expérience de candidature 📝

Faites en sorte que le processus de candidature soit convivial et personnalisé. Évitez les formulaires standardisés impersonnels. Encouragez les candidats à partager leurs motivations spécifiques pour rejoindre votre entreprise. Plus ils se sentiront pris en compte en tant qu’individus, plus ils seront enclins à postuler.

Offrez une perspective sur l’impact du poste 🎯

Expliquez comment le candidat contribuera au succès de l’entreprise et à la réalisation de sa mission. Mettez en avant l’importance du rôle dans l’atteinte des objectifs globaux de l’entreprise. Montrez que ce poste a un réel impact et que le travail du candidat compte.

Mettez en avant les opportunités de développement professionnel 🚀

Les candidats changent généralement d’employeur pour grandir professionnellement. Parlez des programmes de formation, de mentorat ou de possibilités d’avancement au sein de votre entreprise. Montrez que vous investissez dans le développement de vos employés.

Mentionnez vos réussites récentes 🏆

Si votre entreprise a remporté des prix, réalisés des projets remarquables ou atteint des jalons importants, n’hésitez pas à le mentionner. Cela renforce la réputation de votre entreprise et montre que vous êtes un employeur de choix.

Utilisez des mots-clés pertinents pour le référencement 📊

Optimisez votre offre d’emploi pour les moteurs de recherche en utilisant des mots-clés pertinents liés au poste et à l’industrie. Cela aidera votre annonce à être mieux classée dans les résultats de recherche en ligne, ce qui augmente sa visibilité.

Préparez un processus d’accueil solide pour les nouveaux employés 🤝

Montrez que votre entreprise prend en compte l’intégration des nouveaux employés. Parlez du processus d’accueil, des formations initiales et du soutien offert aux nouveaux membres de l’équipe. Cela rassurera les candidats sur leur transition vers votre entreprise.

Aller plus loin 🔭

Vous souhaitez aller plus loin sur le sujet de la rédaction des offres d’emploi ? N’hésitez pas à consulter l’article Comment bien rédiger une offre d’emploi de May. Si vous êtes candidat, vous pouvez également consulter notre article avec nos conseils pour accepter une offre d’emploi.

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Recruter sans discriminer

Recruter sans discriminer

Comment recruter sans discriminer ? Notre guide

 

Selon les chiffres de l’Observatoire des discriminations (en France) :

⇒ Un candidat de 48-50 ans reçoit 3 fois moins de réponses positives qu’un candidat de référence âgé de 28-30 ans

⇒ Une femme de 32 ans mariée et ayant 3 enfants ? 37% de chances en moins d’être convoquée à un entretien d’embauche

⇒ Un candidat au visage éloigné des canons de la beauté ? 29% de chances en moins d’être convoqué à un entretien d’embauche

Chacun d’entre nous discrimine au quotidien, consciemment ou non, aussi bien dans nos vies personnelles que professionnelles. Nous nous forgeons tous des stéréotypes qui viennent interférer dans le traitement et la perception d’une information. Rien de grave, ces préjugés sont tout à fait normaux ! Notre cerveau les utilise pour traiter les milliers d’informations qui lui parviennent et prendre des décisions rapidement. Ces raccourcis sont à l’origine des biais inconscients.

Ce constat s’applique également dans le contexte d’un recrutement. C’est pour cela qu’il est nécessaire de limiter l’impact de ces stéréotypes pour pouvoir recruter un candidat par rapport à ses compétences et non pour des préjugés qui orientent notre jugement.

Qu’est-ce que la discrimination dans le monde du travail ?

La discrimination dans le monde du travail se manifeste lorsque des individus sont traités de manière injuste en raison de caractéristiques personnelles telles que l’âge, le sexe, la race, l’apparence physique, l’appartenance religieuse, ou d’autres critères. Elle peut prendre diverses formes, notamment la discrimination à l’embauche, la discrimination salariale et la discrimination dans les opportunités de carrière.

La lutte contre la discrimination au travail est essentielle pour promouvoir l’égalité des chances et garantir que les individus sont embauchés et traités en fonction de leurs compétences et de leurs qualifications, plutôt que de stéréotypes préjudiciables.

Le bilan chiffré de la discrimination à l’embauche

Les statistiques montrent de manière alarmante l’ampleur de la discrimination à l’embauche. Par exemple, les candidats plus âgés ou ceux qui ne correspondent pas aux normes de beauté conventionnelles ont des taux de réponse positive nettement plus bas lorsqu’ils postulent à des emplois. De même, les femmes mariées et les candidats au visage atypique sont confrontés à des obstacles lorsqu’il s’agit de décrocher un entretien d’embauche.

Dans son baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi, l’autorité administrative indépendante Défenseur des Droits indique que « plus d’un jeune sur trois rapporte avoir vécu une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de sa recherche d’emploi ou de sa carrière et près d’un jeune sur cinq déclare y avoir été confronté à plusieurs reprises ». Ces chiffres mettent en lumière l’urgence de lutter contre la discrimination à l’embauche et de promouvoir des processus de recrutement équitables.

Les biais inconscients

✔ Le biais de confirmation, qui constitue la tendance instinctive que nous avons à rechercher les informations qui confirment notre opinion et à négliger les éléments qui pourraient s’y opposer. A titre d’exemple, si une marque vous a particulièrement séduit, vous allez, inconsciemment, retenir toutes les informations positives autour de la marque et au contraire négliger les caractéristiques négatives.

🔗 Le biais de similarité, qui correspond à la propension que l’on peut avoir à être bienveillant à l’égard des personnes qui nous ressemblent (et inversement). A titre d’exemple, on peut s’intéresser davantage à un candidat qui a fait la même université que nous.

⭐ Le biais de halo, qui constitue le fait d’être impressionné par une caractéristique du candidat et de l’étendre à l’ensemble de sa personne. A titre d’exemple, on peut être amené à penser qu’un candidat sera très performant dans son travail parce qu’il est diplômé d’une école prestigieuse.

Comment éviter les biais ?

A défaut de pouvoir véritablement éviter ces biais inconscients, on peut en atténuer les effets. La connaissance de leur existence est une première étape nécessaire, mais non suffisante. En complément, il est important de définir un cadre permettant de limiter leur impact sur le recrutement. Quelques pistes de réflexion.

🔳 Structure d’entretien : préparez une trame d’entretien afin de vous (i) assurer de traiter l’ensemble des sujets pertinents et nécessaires à l’évaluation du candidat (ii) permettre de comparer les candidats en fonction de critères préétablis ;

🧰 Tests & Outils : faites appel à des tests de personnalité et/ou métier, qui apportent des éléments complémentaires à l’analyse du profil de par leur contenu et leur contexte. D’une part, la réponse du candidat à une question peut varier en fonction de la personne qui la pose (recruteur en présentiel ou à travers un test). D’autre part, l’interprétation de la réponse formulée par le candidat dépend elle aussi de l’interlocuteur. Au caractère rationnel du test s’oppose le caractère émotionnel du recruteur ;

🙌 Avis multiples : structurez le processus de recrutement autour d’une équipe diversifiée et complémentaire, permettant ainsi de diminuer l’effet des biais inconscients et de prendre une décision éclairée. Restez ouverts et acceptez les avis contraires, sans pour autant renier vos intuitions.

Les conséquences de la discrimination à l’embauche pour les entreprises

Outre le fait d’être illégale, la discrimination à l’embauche a des conséquences néfastes pour les entreprises. En favorisant la diversité et en évitant les préjugés, les entreprises peuvent accéder à un vivier de talents plus vaste et plus varié. Lorsque les candidats sont embauchés en fonction de leurs compétences plutôt que de leur apparence ou d’autres caractéristiques personnelles, cela renforce la qualité de la main-d’œuvre et stimule l’innovation. <h2>L’obligation légale de formation à la non-discrimination dans le recrutement</h2> En France, il existe une obligation légale pour les employeurs de fournir une formation à la non-discrimination dans le recrutement.

La Loi Egalité et Citoyenneté de janvier 2017 stipule que toute personne en charge du recrutement dans une entreprise de 300 salariés et plus mais aussi tous les collaborateurs de cabinets de recrutement doivent se former à la non-discrimination à l’embauche tous les 5 ans. Cette formation vise à sensibiliser les employés aux enjeux de la discrimination et à les doter des compétences nécessaires pour éviter les biais inconscients lors du processus de recrutement. Elle est essentielle pour garantir que les pratiques de recrutement de l’entreprise ou du cabinet sont conformes à la loi et promeuvent l’égalité des chances pour tous les candidats.

Qu’est-ce que le principe de non-discrimination ?

Le principe de non-discrimination est un fondement juridique et éthique qui stipule que chaque individu doit être traité de manière égale, sans égard à des caractéristiques telles que la race, le sexe, l’âge, la religion ou l’orientation sexuelle. Ce principe s’applique dans toutes les sphères de la vie, y compris le monde du travail. Il implique que les décisions d’embauche doivent être basées uniquement sur les qualifications et les compétences d’un candidat, sans tenir compte de facteurs discriminatoires.

Nos conseils pendant la phase de recrutement

Pendant la phase de recrutement, il est essentiel de mettre en place des pratiques qui réduisent les biais inconscients et favorisent l’égalité des chances.

Pour ce faire, voici quelques conseils pratiques :

  • Établissez une structure d’entretien claire : La première étape pour réduire les biais inconscients est de créer une trame d’entretien détaillée. Cette trame devrait inclure des questions objectives et pertinentes pour le poste à pourvoir. Elle permettra aux recruteurs de s’assurer qu’ils abordent tous les sujets nécessaires pour évaluer les candidats de manière équilibrée. Une structure d’entretien claire facilite également la comparaison des candidats en fonction de critères préétablis.
  • Utilisez des tests et des outils objectifs : Complétez l’entretien en utilisant des tests de personnalité ou des évaluations métier. Ces outils fournissent des informations complémentaires sur les candidats qui vont au-delà des impressions subjectives. L’avantage principal est que les réponses des candidats ne sont pas influencées par la personne qui pose les questions, et l’interprétation de ces réponses est moins sujette à des biais.
  • Diversifiez votre équipe de recrutement : Engagez une équipe de recruteurs diversifiée. Cette diversité comprend des individus de différents sexes, âges, origines ethniques, et parcours académiques et professionnels. Une équipe variée apporte des perspectives multiples et peut contribuer à atténuer les biais inconscients. Assurez-vous que les membres de l’équipe sont formés pour reconnaître et éviter les biais comme le requiert la Loi Egalité et Citoyenneté de 2017.
  • Formation sur la diversité et l’inclusion : Conformément à la Loi Egalité et Citoyenneté de 2017, organisez des formations régulières (tous les 5 ans) à sur la diversité et l’inclusion pour l’ensemble de votre équipe de recrutement. Ces formations permettent de sensibiliser les recruteurs aux différents types de discriminations, aux stéréotypes et aux préjugés, et les aident à développer des compétences pour les éviter.
  • Analysez les données du recrutement : Surveillez et analysez régulièrement les données de votre processus de recrutement. Examinez les taux de réussite des candidats issus de groupes diversifiés et identifiez les éventuels déséquilibres. Cette analyse peut révéler des tendances discriminatoires et vous permettre de prendre des mesures correctives.
  • Soyez ouvert aux avis contraires : Encouragez un environnement où les avis contraires sont valorisés. Les recruteurs doivent se sentir à l’aise pour remettre en question leurs propres jugements et accepter des perspectives différentes. Cela favorise la prise de décision éclairée.
  • Évaluez les critères de sélection : Passez en revue régulièrement les critères de sélection pour vous assurer qu’ils sont pertinents, objectifs et el lien avec le poste.

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